La télé lui rappelle Qu'il se passe quelque chose à l'extérieur. Autre monde, autres mœurs, Autres morts, autres peurs. Qu'est-ce que ça peut bien lui faire Ce qui se passe à l'autre bout de la Terre, Toutes ces guerres, ces mystères, Et tous ces gens qui se foutent en l'air ?
Entre ses quatre murs, Plus rien ne se déplace. La seule personne qu'elle voit encore, C'est sa pauvre gueule dans la glace. Et elle a du mal à admettre De voir sa beauté disparaitre, Elle, qui enflammait les esprits, Elle qui révait qu'on la surprenne, Qui aurait voulu qu'on l'emmène, Qui est restée fidèle par ennui.
Elle, elle aurait voulu Que ce monde qui ne tourne plus rond soit carré, Pour se recroquevillée dans un coin Tout oublier de ces petits riens Qu'elle aimait bien, Oublier cette vie perdue en chemin.
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Tant de doutes, tant de cris Pour en arriver jusqu'ici. Tant d'amour mal compris Pour arriver jusqu'à ce lit. Envies perdues un sale jour Pour plaire aux gens autour. Et ce corps que l'on dresse Pour justifier notre paresse.
Elle, elle aurait voulu Que sa p'tite vie soit remplie de magie, De tours de passe-passe dans la nuit, Disparaître dans un nuage de fumée Pour réapparaître de l'autre côté.
Dans son appartement, plus rien ne se déplace. Le seul changement qu'elle voit encore, C 'est sa pauvre gueule qui se froisse. Qu'elle a du mal à reconnaître Sous les traits que le temps, ce traître, A maltraiter jusqu'à l'usure. Plus question de changer d'avis, Plus question de changer de vie, Plus question de changer d'avis, Plus question de changer de vie.
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